La Grande-duchesse de Gérolstein est un opéra bouffe en trois actes et quatre tableaux de Jacques Offenbach, sur un livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy, créé le 12 avril 1867 au théâtre des Variétés à Paris, durant l’Exposition universelle.
Dans une principauté imaginaire, le Grand-Duché de Gerolstein, règne une souveraine plus sensible au prestige de l’uniforme qu’aux arcanes de la politique. La Grande-Duchesse se détourne de son prétendant, le Prince Paul, pour s’enticher d’un beau soldat, Fritz, qu’elle propulse au sommet de la hiérarchie militaire. Sans y rien comprendre, le simple soldat devient général en chef, s’attirant définitivement la haine du ridicule général Boum, du vaniteux baron Puck et de l’inconsistant prince Paul qui cherchent désormais à l’éliminer définitivement pour reprendre le contrôle du pouvoir. Les trois fantoches échafaudent un complot auquel se joint contre toute attente, la Grande-Duchesse elle-même ! Elle finit par se résoudre à épouser son prétendant, tandis que Fritz, malheureux jouet de son insaisissable humeur, retrouve sa très modeste condition initiale qu’il partagera avec Wanda, sa jeune amie devenue son épouse.
Acte 1
La Grande-Duchesse de Gerolstein s’est lancée par ennui dans une guerre nullement nécessaire dont elle a confié la conduite au vaniteux général Boum (« A cheval sur la discipline »). Très sensible au charme des beaux militaires, elle remarque le jeune Fritz, simple soldat, déjà fiancé à la jeune Wanda (« Ah, que j’aime les militaires »).Elle dit sa fierté en évoquant le sabre glorieux de son père dont elle confie la garde à Fritz propulsé au grade prestigieux de général en chef. Devant cette fulgurante promotion qui vient bouleverser la hiérarchie du petit royaume d’opérette, le général Boum, le baron Puck et le prince Paul, prétendant de la Grande-Duchesse, décident de réagir au plus vite.
Acte 2
Le général Fritz a remporté la guerre en quatre jours grâce à une stratégie aussi originale que grotesque ; il a fait boire à l’armée ennemie les réserves de vin de ses propres troupes… La Grande-Duchesse, plus amoureuse que jamais, lui fait une déclaration à laquelle, en bon militaire, il ne comprend rien ! (« Dites-lui qu’on l’a remarqué »). Il commet de surcroît l’imprudence de lui confier ses projets de mariage avec Wanda. Pendant ce temps, Boum, Puck et Paul fomentent un complot contre le beau général sur le modèle de l’élimination du favori d’une ancêtre de la Grande-Duchesse (« Max était soldat de fortune »). Quand celle-ci les surprend, contre toute attente, elle se joint à leur complot, humiliée par la naïve franchise de Fritz.
Acte 3
Dans la chambre rouge où la Grande-Duchesse Victorine avait autrefois assassiné son amant, le comte Max de Sedlitz-Calembour, les conjurés aiguisent leurs poignards (« Tournez, tournez, manivelles »). Ce Chant des Rémouleurs est une parodie de La Bénédiction des poignards des Huguenots de Meyerbeer. Finalement, la Grande-Duchesse tombe sous le charme d’un certain baron Grog qui lui semble « chaud ». Fidèle à son étonnante versatilité, elle décide soudain d’épouser le prince Paul. Quant au pauvre Fritz, après avoir été envoyé dans un traquenard qui lui a été réservé au château d’une certaine dame Roc-à-Pic, il redevient simple soldat et retrouve sa modeste condition qu’il partagera avec la jeune paysanne Wanda devenue son épouse. Tout rentre donc dans l’ordre au duché de Gerolstein « où les gens marchent la tête en bas ».